D’un côté, de la crise de l’hôpital, s’est imposé une véritable « révolution ambulatoire »: l'engorgement des services, les coûts associés et le manque de personnel et de places disponibles ont tendu indispensable le renvoi rapide des patients à domicile, accélérant la création de structures hybrides intermédiaires.
Parallèlement, le choc démographique annoncé depuis des années a conduit à une logique systématique de maintien à domicile des personnes âgées le plus longtemps possible favorisant l’émergence de nouvelles organisations : CLIC (Centres Locaux d’Information et de Coordination) , PAERPA (Programme Personnes Agées En Risque de Perte d’Autonomie), PTA(Plateformes Territoriales d’Appui), réseaux de santé gérontologiques, Maisons du Bel-Âge…et rendant la cartographie du paysage complexe et difficile à lire.
L’analyse peut paraitre osée. Cependant on assiste d’un côté à une gestion ambulatoire de l’hôpital, demandant de plus en plus de relais à la médecine de ville et aux services de proximité. Problème: les services de proximité se raréfient. Et l’effet inverse se produit: renoncement aux soins, encombrement des urgences….
Là où l’hôpital souhaitait se recentrer sur ses pôles d’excellence et d’urgence, le manque de relais locaux lui renvoie de plein fouet les problématiques territoriales.
De la même façon, le maintien à domicile le plus longtemps possible des personnes âgées et la répartition territoriale très aléatoire des structures d’accueil a laissé la place au développement d’un maillage éparse et créateur d’inégalités sociales de santé. Comme pour l’hôpital, le problème du maintien à domicile des personnes âgées suppose que le médecin généraliste soit non seulement au coeur du dispositif mais aussi l’anime et le coordonne. Et c’est là, la limite du système.
Nous n’avons pas la prétention ici de trouver une solution idéale à même de fluidifier et soigner les plaies de notre système de santé. Mais la réelle conviction que les maitres mots d’un système sain ne peuvent qu’être Convergence et Cohérence.