Ces quinze dernières années, un tiers des maternités a été fermé en France. En 2023, c’est près de 20 % des maternités qui risque de fermer.
Plusieurs raisons rentrent en considération dans ces fermetures : manque de personnel, démographie en berne, qualité de soins, considération budgétaire … Elles questionnent des enjeux de santé publique et de nécessaire balance entre maintien de structures de proximité et limite du risque sanitaire lié au peu d’actes réalisés.
Postes vacants, recours à l’intérim, comme le reste de l'hôpital, les maternités souffrent de pénuries de personnel. Cette pénurie touche tous les types de structure, urbaine comme rurale, mettant ainsi à risque la pérennité des actes, la qualité des soins et jusqu’au maintien de l’établissement.
La crise des vocations liée au manque d’attractivité des métiers médicaux ces dernières années doit être appréhendée dans son ensemble et non par spécialité. Des initiatives fleurissent pour pallier au manque de ressources et redonner aux jeunes générations d’étudiants l’envie de s’investir dans ces spécialités désertées.
Cette réorganisation dégraderait légèrement l'accès aux soins : la part des grossesses résidant à moins d'une demi-heure de la maternité la plus proche reculerait de près de 5 points, à 89%. A l’heure où l’on déplore les déserts médicaux sur le territoire, l’inquiétude au sein des milieux ruraux reste forte…malheureusement peu étayée par la proportion de femmes accouchantes vivant à plus d’une demi-heure d’une maternité.
« Seules de grandes structures seront à même de proposer une offre et une qualité de soins exigées par les usagers comme par les professionnels", affirme le rapport qui appelle à "renforcer les moyens humains ».
La principale préoccupation lisible dans ce rapport reste la limitation du risque sanitaire pour les femmes et les enfants, corroborée par les dernières mesures légales mises en place notamment en terme de seuil de pratique en oncologie.
La balance entre qualité des soins et médecine de proximité est difficile à trouver. Les paramètres à prendre en compte sont multiples et doivent être appréhendés à l’échelle globale pour en mesurer les impacts tant sur la santé de la femme que sur celle des enfants et plus largement de la société.