DANS CET ARTICLE
La prise en charge des cancers mobilise souvent de nombreux acteurs et établissements, ce qui pose un risque de fragmentation du parcours de soin. Avec près de 400 000 nouveaux cas de cancer chaque année en France, la coordination des soins en oncologie est un enjeu crucial. Dans ce contexte, le Dossier Communicant en Cancérologie (DCC) s’impose comme une solution pour garantir la qualité, la sûreté et l'efficacité du suivi.
1. Qu’est-ce que le Dossier Communicant en Cancérologie (DCC) ?
Définition et objectifs
Le DCC est un dossier patient informatisé, partagé et sécurisé, hébergé chez un hébergeur certifié de données de santé. Il est conçu pour optimiser la coordination en cancérologie ainsi que la qualité et la personnalisation de la prise en charge. Il permet de centraliser les informations médicales du patient à destination des différents acteurs et établissements impliqués dans son suivi. Ainsi, il contribue à renforcer la collaboration interdisciplinaire et le lien ville-hôpital.
Historique et cadre institutionnel
Le DCC a été créé suite aux recommandations des Plans Cancer successifs. Il est l’un des 10 outils du socle minimal défini par le cadre commun de la e-santé de 2016. Déployé au niveau des régions, le DCC s’inscrit dans une stratégie nationale pilotée par l’INCa (Institut National du Cancer), en lien avec les ARS (Agences Régionales de Santé), les GCS (Groupements de Coopération Sanitaire), les établissements de santé et les industriels.
Publics cibles
Le Dossier Communicant en Cancérologie renforce la coordination entre :
- Les médecins et professionnels de santé en libéral.
- Les hôpitaux et autres établissements de santé.
- Les participants des RCP (Réunions de Concertation Pluridisciplinaires).
- Les réseaux régionaux de lutte contre le cancer (DSRC, CLCC).
2. À quoi sert le DCC dans la pratique ?
Le Dossier Communicant en Cancérologie répond à plusieurs besoins concrets des professionnels dans le cadre des parcours de soins :
Centraliser les documents médicaux
Le DCC permet de centraliser tous les documents liés au parcours du patient en cancérologie, par exemple :
- Comptes-rendus médicaux.
- Résultats d’anapathologie.
- Bilan d’imagerie de cancérologie.
- Protocole de traitement proposé.
- Consentements du patient.
Il les rend accessibles aux différents membres de l’équipe médicale (avec la possibilité de paramétrer des accès personnalisés), offrant à chacun une vision globale du parcours patient.
Structurer le dossier patient pour les RCP
Le DCC est indissociable des RCP et e-RCP en cancérologie. Il permet de préparer et documenter les cas présentés lors de ces réunions de concertation, en centralisant les informations nécessaires en amont. Après la réunion, il consigne les conclusions collégiales, garantissant ainsi la traçabilité des décisions médicales.
Renforcer la coordination entre établissements et avec la ville
Les parcours de soins en oncologie impliquent généralement plusieurs établissements, ainsi que des professionnels en cabinet de ville. Le DCC fluidifie les échanges interprofessionnels et inter-structures, dans le respect des règles de sécurité et de confidentialité des données de santé.
3. Quelle valeur ajoutée dans les parcours de soins ?
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Au cœur de la stratégie nationale de lutte contre le cancer, le Dossier Communiquant en Cancérologie présente différents bénéfices pour les professionnels, les établissements et les patients :
Sécurisation du parcours en cancérologie
En permettant une coordination accrue, le DCC offre des garanties en matière de qualité des soins. La centralisation des données réduit notamment les risques de perte d’information et d’erreurs susceptibles d’entraver le parcours patient. De plus, grâce aux référentiels imposés par l’INCa, le DCC contribue à encadrer et homogénéiser la prise en charge du cancer au niveau national.
Collaboration interdisciplinaire renforcée
Grâce à son approche collaborative, le DCC favorise le partage d’expertises et la réflexion interdisciplinaire. Venant en appui des RCP, il facilite la prise de décisions collégiales éclairées. Chaque professionnel, quels que soient son métier et sa spécialité, accède aux informations qui lui sont nécessaires pour proposer un accompagnement adapté.
Continuité de la prise en charge
Même en cas de changement de praticien ou d’établissement, le suivi reste fluide grâce à une traçabilité complète et à un accès partagé à l’historique médical. De plus, le DCC facilite le suivi sur le long terme et la mise en place d’actions telles que les PPAC (Plans Personnalisés de l'Après Cancer).
Gain de temps pour les professionnels
Le DCC limite les tâches redondantes et le temps passé à rechercher des informations. Les intervenants disposent rapidement des données essentielles pour orienter leurs décisions. Au sein des établissements de santé, la gestion administrative des dossiers est simplifiée et mieux coordonnée.
4. Les référentiels INCa, un socle commun pour les DCC
L’INCa (Institut National du Cancer) est chargé de mettre en œuvre la stratégie nationale de digitalisation des parcours en oncologie. Dans ce cadre, il pilote le cadre technique et réglementaire du Dossier Communicant en Cancérologie.
À travers des appels à projet (publiés sur projets.e-cancer.fr), il établit les référentiels auxquels tous les outils de coordination en oncologie doivent se conformer pour garantir la qualité et la sécurité des échanges. Ces référentiels définissent notamment des normes en matière de structuration des données, de sécurisation des accès et d’interopérabilité sur lesquelles nous reviendrons un peu plus bas.
Soulignons que la conformité aux référentiels INCa est un critère d’évaluation qualité pour les établissements hospitaliers impliqués en oncologie. Utiliser un DCC conforme et performant est donc un enjeu réglementaire majeur, et une condition d’amélioration continue de la qualité des soins.
5. Quels sont les enjeux techniques et organisationnels du DCC ?
Le DCC a vocation à être un outil de coordination en cancérologie à la fois simple, évolutif et structurant. Pour remplir ce rôle, il doit répondre à différents défis techniques et organisationnels :
Structuration des données
Les référentiels INCa imposent une structuration rigoureuse des informations échangées via le DCC, avec une codification commune des actes et des pathologies et un formatage standard des comptes-rendus. Ces normes garantissent une homogénéisation à l’échelle nationale, facilitant ainsi les évaluations qualité et les études épidémiologiques.
Interopérabilité avec les outils existants
Le DCC doit répondre à des normes techniques d’interopérabilité et d’échange de données définies par l’INCa et l’Agence du Numérique en Santé. Il doit notamment être en mesure de communiquer avec les autres outils du socle commun minimum de services comme le DPI (Dossier Patient Informatisé) ou les systèmes d’imagerie médicale PACS (Pictures Archieving and Communicating System). Plus généralement, il doit pouvoir s’intégrer aux systèmes d’information déjà en place, en particulier à l’hôpital, et être compatible avec les outils de e-RCP utilisés en oncologie.
Sécurité et hébergement HDS
Le Dossier Communicant en Cancérologie contient des données sensibles et doit garantir leur protection et leur inaltérabilité. Il est soumis à la réglementation relative à l’Hébergement de Données de Santé (certification HDS obligatoire). À ce titre, il doit répondre à différentes exigences en matière de sécurité et de confidentialité, en proposant notamment un contrôle des accès, un historique des connexions et une traçabilité des actions.
Accès multi-structures et multi-utilisateurs
La prise en charge des cancers implique souvent un grand nombre d’établissements et de professionnels. Le DCC est donc un outil collaboratif, qui doit proposer un accès multi-structures adapté à cet enjeu, ainsi qu’une gestion fine des droits selon le rôle des utilisateurs.
Déploiement, organisation et suivi
Au-delà du cahier des charges technique, l’adoption du DCC implique de mettre en place une organisation interne spécifique au sein de chaque établissement afin de définir :
- qui est chargé de remplir les informations dans le DCC ;
- qui accède à quoi en fonction des responsabilités ;
- quels sont les processus de mise à jour et de suivi des dossiers patients.
Un accompagnement au déploiement sur le terrain peut permettre d’implémenter le DCC avec succès, afin qu’il simplifie le quotidien des équipes plutôt que de le complexifier.
6. Comment intégrer le DCC dans un outil de coordination numérique ?

La prise en charge des patients atteints de cancers est complexe et s’inscrit sur le long terme. Pour garantir la qualité et la continuité de la prise en charge, il est intéressant d’inscrire le DCC dans une approche de télémédecine plus complète, qui associe différents leviers.
Certains acteurs, comme Rofim, proposent une solution structurante pour la cancérologie, qui combine :
- Les fonctionnalités de partage d’imagerie et de documents cliniques nécessaires pour alimenter le DCC.
- Une traçabilité automatique et un archivage sécurisé des données.
- Un système de notifications en cas d’ajout de nouvelles informations dans le dossier.
- Une messagerie et un outil de visioconférence pour renforcer la coordination entre intervenants.
- Une interopérabilité du DCC avec la e-RCP et la téléexpertise au service de la lutte contre le cancer.
Les professionnels de santé disposent ainsi d’une solution à la fois globale, compatible avec les référentiels nationaux, et simple d’utilisation.
Rofim est au service de la cancérologie
L’approche sur mesure de Rofim répond aux enjeux divers des territoires et acteurs de santé en cancérologie, comme en témoignent les deux cas d’usage suivants :
- Projet OncoPacaCorse : en Corse, Rofim est l’acteur régional de référence pour la structuration des RCP / e-RCP en lien avec le DCC.
- Marché Unicancer : Rofim a été retenu comme fournisseur de solutions numériques pour les Centres de Lutte Contre le Cancer (CLCC).
Ces deux exemples montrent comment le déploiement de la télémédecine sur le terrain peut permettre d’optimiser la prise en charge des patients, tout en renforçant l’efficacité opérationnelle des établissements et en améliorant les conditions de travail du personnel soignant.
7. Conclusion
Le Dossier Communicant en Cancérologie (DCC) est un socle essentiel de la coordination en cancérologie. Plus qu’un simple outil technique, le DCC reflète le cadre structurant de la lutte contre le cancer défini au niveau national.
Son intégration dans des solutions de télémédecine globales comme celle proposée par Rofim permet :
- De simplifier la vie des équipes médicales.
- De tracer efficacement les décisions médicales.
- D’améliorer la coordination inter-établissements et ville-hôpital.
- Et in fine, de renforcer la qualité des soins pour les patients atteints de cancer.
Pour en savoir plus sur nos solutions de DCC 👉 rofim.fr/solutions/dcc
À propos de Rofim
Rofim est une plateforme de télémédecine qui connecte les professionnels de santé à l’hôpital et en ville, pour faciliter le diagnostic et améliorer la prise en charge des patients. Cet outil offre 4 solutions principales de diagnostic collaboratif dont : téléexpertise, téléconsultation, e-RCP et DCC.