Pour améliorer la coordination oncologique sur l’ensemble du territoire, le GRADeS Corse a déployé la e-RCP avec Rofim. Jacques-Antoine Blouin partage les enjeux, la méthode et les résultats obtenus depuis la mise en œuvre de ce projet structurant.
Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Jacques-Antoine Blouin, je suis chef de projet sur la plateforme Alta Strada RCP / Dossier Communicant en Cancérologie, et également responsable du pôle conception des projets au sein du GRADeS Corse e-santé
Le GRADeS est un organisme public au cœur de la transformation numérique en santé sur le territoire corse. Nous déployons des projets e-santé, qu’ils soient nationaux ou régionaux, et nous jouons un rôle de coordinateur régional : nous facilitons la collaboration, le partage d’informations et la mise en œuvre d’outils numériques communs. Nous agissons aussi comme opérateur de services, en proposant des solutions dédiées comme Alta Strada RCP / DCC, portée par l’éditeur Rofim.
Dans quel contexte est né le projet de RCP numérique en Corse ?
Historiquement, la Corse et la région PACA partageaient le même outil numérique, piloté par le GRADeS PACA. En 2021, PACA a souhaité faire évoluer son dispositif et lancer un nouveau projet plus adapté à ses besoins.
En Corse, la question s’est posée : suivre la démarche régionale ou développer un projet local.
Les professionnels ont exprimé une volonté claire d’agir en autonomie, afin de répondre aux besoins spécifiques du territoire, de maîtriser le calendrier et d’entretenir une relation directe avec l’éditeur, tout en impliquant fortement les soignants corses.
Pourquoi avoir choisi la solution Rofim ?
Le choix s’est fait en concertation avec les professionnels de la cancérologie qui ont été associés dès le début à la démarche. Ils ont mis en avant la simplicité d’utilisation de la plateforme Rofim : la gestion des quorums, la planification des RCP, la création de fiches et de questionnaires personnalisés.
Rofim est une solution modulable, qui offre une grande autonomie. Elle permet non seulement de gérer les RCP en oncologie, mais ouvre aussi la possibilité de développer, à terme, des RCP hors oncologie.
Enfin, l’équipe Rofim s’est montrée réactive, volontaire et très impliquée tout au long du projet, notamment sur les évolutions liées au Dossier Communicant de Cancérologie (DCC) et au Plan Personnalisé de Soins (PPS).
Comment se déroule la collaboration entre le GRADeS Corse et les équipes Rofim ?
La collaboration repose sur la proximité et la co-construction. Nous échangeons très régulièrement, ce qui permet d’être agiles et réactifs face aux retours du terrain.
Chaque semaine, nous organisons un point dédié au suivi opérationnel et au traitement des demandes utilisateurs. Ce rendez-vous est complété par un comité de suivi élargi rassemblant le DSRC, les 3C, les médecins coordinateurs et Rofim.
Cette organisation garantit une collaboration fluide et constructive, et une solution toujours en phase avec les usages des professionnels.
Comment s’est déroulé le déploiement sur le territoire ?
Le dossier de cancérologie repose sur deux briques : la RCP et le PPS. Durant les deux premières années, nous nous sommes concentrés sur la brique RCP.
Après la contractualisation en juin 2023, une RCP pilote a été lancée dès juillet, permettant d’ajuster la fiche initiale selon les besoins utilisateurs.
La vague 1 a concerné la Haute-Corse fin 2023, suivie de la vague 2 début 2024 en Corse-du-Sud.
Aujourd’hui, le territoire compte 11 filières de RCP actives en oncologie.
En 2024, 292 sessions ont eu lieu pour environ 3 000 cas traités.
Et au 1er novembre 2025, nous avons déjà dépassé 300 sessions et 3 900 cas, avant même la fin de l’année.
Comment avez-vous structuré la fiche RCP et quels retours avez-vous reçus ?
L’objectif était de créer une fiche onco régionale, homogène avec celle de PACA pour assurer une continuité entre les deux régions.
Nous avons défini un modèle unique pour toutes les RCP oncologiques, avec un ordre d’items identique, ce qui facilite la lecture et la saisie.
Les professionnels y gagnent en temps et en clarté : la création et la soumission d’un cas sont plus simples, le rendu des propositions thérapeutiques plus fluide.
Les retours sont très positifs : la fiche est jugée simple, structurée et ergonomique, et la création des questionnaires dans l’outil est intuitive.
Pour en savoir plus sur l’organisation et le déroulement d’une réunion de concertation pluridisciplinaire.
Quelles sont les prochaines étapes du projet ?
La priorité porte désormais sur l’interopérabilité entre la plateforme Rofim et les dossiers patients informatisés (DPI) des établissements publics.
L’objectif est de fluidifier la création des fiches RCP, sécuriser les échanges et permettre le retour automatique des comptes rendus dans chaque DPI.
Ce chantier est bien avancé et devrait être mis en production avant fin 2025.
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