Deux médecins discutent des résultats d’imagerie d’un patient affichés sur l’écran d’un ordinateur.

Télémédecine

5 indicateurs clés pour mesurer l’impact de la téléexpertise à l’hôpital

DANS CET ARTICLE

La téléexpertise est en plein essor dans les établissements de santé. Mais comment mesurer concrètement son impact à l’échelle de l’hôpital ou du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT) ? Dans cet article, nous vous présentons les indicateurs clés pour évaluer vos projets de téléexpertise, ainsi que des outils de suivi permettant un pilotage efficace. Nous nous penchons également sur une étude de cas au CH d’Avignon pour analyser les facteurs de réussite d’un projet de téléexpertise sur le terrain.

Comment piloter le déploiement de la téléexpertise à l’hôpital ?

Une équipe médicale marche dans les couloirs d’un hôpital.
Le déploiement de la téléexpertise à l’hôpital s’inscrit dans une démarche d’amélioration de la qualité des soins.

La téléexpertise, une pratique en plein essor

La téléexpertise se déploie de plus en plus en France, portée par : 

  • Les ambitions du Ségur numérique, qui généralise le partage fluide et sécurisé des données de santé pour mieux prévenir, mieux soigner et mieux accompagner.
  • Les incitations financières publiques, telles que le forfait structure pour la modernisation des cabinets libéraux et le remboursement à l’acte de la téléexpertise.
  • Les enjeux d’égalité d’accès aux soins, la télémédecine apparaissant comme une solution pour améliorer la prise en charge des patients dans les territoires sous-dotés. 

Dans les hôpitaux, sa mise en place est vue comme un levier stratégique pour développer une approche collaborative, renforcer le lien hôpital-ville et fluidifier les parcours patients. Mais elle pose une question essentielle : comment évaluer l’impact de la téléexpertise et sa valeur réelle pour la structure, ses équipes et ses patients ? 

Pourquoi mesurer l’impact de la téléexpertise à l’hôpital ?

Pour passer d’une expérimentation à un service structurant, la direction médicale, la DSI ou les chefs de service doivent pouvoir piloter, ajuster et valoriser leur projet de téléexpertise. Cela implique de s’appuyer sur des indicateurs opérationnels concrets, reflétant l’usage réel, la performance et le ROI (return on investment) de la téléexpertise. 

Le suivi de ces indicateurs s’inscrit pleinement dans les démarches d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins. Le recueil et l’analyse de données sont des leviers essentiels pour les hôpitaux, permettant la mise en place d’actions correctrices lorsque cela est nécessaire. La traçabilité des actions est également un critère clé pour obtenir les certifications HAS. Le déploiement d’un projet de téléexpertise doit donc faire l’objet d’un suivi rigoureux, basé sur des indicateurs concrets et pertinents.

Les indicateurs d’impact de la téléexpertise à suivre

Deux professionnels de santé consultent ensemble des données sur un ordinateur.
 La téléexpertise renforce la collaboration entre les praticiens en leur permettant de solliciter une expertise à distance.

Indicateur #1 : volume d’actes réalisés

Le premier indicateur incontournable est le nombre d’actes effectués sur une période donnée. Il permet de mesurer la dynamique d’usage de la solution de téléexpertise

Pour mieux analyser les usages et identifier les éventuels points de blocage, deux dimensions sont à suivre : 

  • Nombre de demandes émises.
  • Nombre de réponses reçues.

Ces données doivent être mises en perspective avec les projections théoriques : le volume d’actes correspond-il à ce qui était attendu ? Cela permet de savoir si la mise en œuvre du projet a permis d’exploiter tout le potentiel de la téléexpertise, ou s’il y a des ajustements à faire : approfondir la formation des médecins, développer la communication auprès des correspondants... 

Indicateur #2 : taux d’adoption par les professionnels

L’efficacité d’un projet de téléexpertise repose avant tout sur l’engagement des praticiens. La dynamique d’adoption est souvent liée à un portage fort par les médecins hospitaliers, comme en témoigne l’expérience du CH d’Avignon (voir étude de cas ci-dessous). 

Différents indicateurs permettent d’évaluer le niveau d’adoption et de qualifier les utilisateurs :

  • Nombre total d’utilisateurs.
  • Proportion de praticiens formés par rapport au nombre de praticiens actifs.
  • Taux de récurrence : les utilisateurs reviennent-ils régulièrement sur la plateforme ?
  • Répartition par service et par spécialité.

Indicateur #3 : ventilation par spécialité

La téléexpertise concerne en principe tous les professionnels de santé, mais certains sont plus susceptibles d’être sollicités ou au contraire de requérir une expertise.

Etablir une cartographie par spécialité est précieux pour :

  • Comprendre quels sont les services et métiers les plus actifs.
  • Identifier les flux inter-services (ex. : médecine générale → dermatologie).
  • Repérer les spécialités peu sollicitées.

Cette ventilation peut prendre la forme d’un tableau répertoriant les actes pour chaque spécialité requérante ou requise. L’objectif pour les équipes qui pilotent le projet est d’identifier les cas d’usage prioritaires, tout en proposant un accompagnement adapté aux spécialités plus réticentes à s’emparer du dispositif.

Indicateur #4 : délai de réponse moyen

L’un des avantages de la téléexpertise est l’accélération de la prise en charge des patients. La réactivité est donc un critère déterminant de la qualité d’un service de téléexpertise. 

En mesurant le temps moyen écoulé entre une demande et une réponse, on évalue :

  • La fluidité des échanges entre services.
  • La pertinence du canal numérique pour communiquer efficacement.
  • Les opportunités d’amélioration continue, notamment en vue des démarches qualité ou des certifications HAS.

Il est important de souligner que le délai de réponse peut varier selon les spécialités ou la complexité des cas. Utiliser des outils de suivi précis permet une analyse fine des données.

Indicateur #5 : revenus générés

Un autre critère central pour tout établissement est la valorisation financière des actes de téléexpertise. Elle permet de mesurer le retour sur investissement (ROI) de la solution de téléexpertise.

L’impact financier pour l’hôpital dépend de la cotation en vigueur (un guide détaillé de facturation de la télémédecine est disponible ici). Pour rappel : 

  • Pour le praticien requis, l’acte est coté TE2 et rémunéré 20 €.
  • Pour le praticien requérant, l’acte est coté RQD et rémunéré 10 €.

On peut calculer la valeur cumulée mensuelle ou annuelle en multipliant le nombre d’actes clôturés par la rémunération prévue pour ces actes. Pour cela, il est important de disposer d’un système fiable de traçabilité et d’identification nominative des actes télétransmis. Les solutions de téléexpertise capables de se connecter aux logiciels de gestion de cabinet (LGC), comme Rofim, jouent ce rôle.

Bon à savoir : Rofim propose un simulateur de revenus permettant de projeter les gains mensuels en fonction du nombre d’actes réalisés. Cet outil est disponible sur demande pour les établissements engagés dans un projet de déploiement.

Comment suivre ces indicateurs ? Le rôle du tableau de bord

Un médecin consulte le tableau de bord du logiciel de télémédecine Rofim sur son ordinateur.
 Le dashboard Rofim permet un suivi précis et en temps réel des données liées à la téléexpertise.

Pour piloter efficacement un projet de téléexpertise, la disponibilité en temps réel des données clés est indispensable. Ces données sont généralement centralisées sur le dashboard proposé par l’éditeur de logiciel.

La solution de téléexpertise proposée par Rofim les rend plus lisibles et accessibles grâce à un tableau de bord de télémédecine personnalisable permettant à chaque acteur (chef de service, DSI, direction) de visualiser les indicateurs qui le concernent :

  • Activité : nombre d’actes, délais.
  • Engagement des utilisateurs.
  • Ventilation par spécialité et service.
  • Revenus générés.

Ce tableau de bord est un outil d’aide à la décision, qui facilite le pilotage, les améliorations et la valorisation du projet.

Étude de cas : CH d’Avignon (dermatologie)

Vue extérieure d’un bâtiment du centre hospitalier Henri Duffaut à Avignon, France.
Le centre hospitalier Henri Duffaut a déployé un projet pilote de téléexpertise dans son service de dermatologie en 2024.

Un déploiement expérimental à fort impact

Passons maintenant à la pratique avec l’analyse d’impact d’un projet de terrain. Dans un contexte de pénurie médicale dans la spécialité de la dermatologie, le centre hospitalier d’Avignon a mis en place un projet pilote de téléexpertise en dermatologie en 2024, avec l’appui de Rofim. Ce projet a été porté par un médecin spécialiste. 

Un suivi précis de différents indicateurs (activité, taux d’adoption, délais, revenus) a mis en lumière l’impact positif du déploiement de la téléexpertise, avec des bénéfices incluant : 

  • Un gain de temps et une meilleure priorisation des cas pour les médecins.
  • Une traçabilité accrue permettant la valorisation financière des actes.
  • Une organisation plus efficace pour l’hôpital.
  • Une meilleure prise en charge des patients sur le territoire.

Pour en savoir plus, consultez l’étude de cas détaillée : La mise en place de la téléexpertise au CH d’Avignon.

Les facteurs de succès à retenir pour déployer la téléexpertise à l'hôpital

À la lumière de cette expérience de terrain, plusieurs bonnes pratiques se dégagent pour implémenter la téléexpertise avec succès :

  • S’appuyer sur un binôme médico-administratif pour le pilotage,
  • Impliquer les professionnels dès le départ (médecins hospitaliers et correspondants en ville).
  • Définir des cas d’usage concrets avec les acteurs de terrain.
  • S’appuyer sur un outil de téléexpertise simple d’utilisation, ergonomique et évolutif.
  • Proposer une formation initiale et un appui concret sur le terrain.
  • Travailler avec un prestataire impliqué dans toute la mise en œuvre du projet.
  • Extraire des indicateurs pertinents pour piloter au mieux l’activité.

Le recueil de données a accentué l’impact du projet, en permettant des réajustements et en donnant des arguments pour convaincre les équipes de s’approprier le dispositif.

Pour aller plus loin, retrouvez nos différentes études de cas.

Pour conclure

Un médecin consulte des données sur son ordinateur.
La réussite du déploiement de la téléexpertise passe par un portage fort du projet par les médecins sur le terrain.

La réussite d’un projet de téléexpertise à l’hôpital ne repose pas uniquement sur le choix d’une plateforme : elle dépend aussi de la capacité à piloter son déploiement, à analyser les résultats et à convaincre les équipes de sa valeur ajoutée.

Suivre les indicateurs d’impact de la téléexpertise permet de mettre en place les actions nécessaires pour poursuivre et accélérer le déploiement, comme l’accompagnement des services qui se sont moins approprié le dispositif, ou la formation des médecins correspondants en ville.

Rofim accompagne les établissements dans cette démarche avec : 

  • Une plateforme de télémédecine complète.
  • Un dashboard dédié au pilotage.
  • Un simulateur de revenus.
  • Des retours d’expérience concrets.
  • De la formation et de l’accompagnement sur mesure, avec une forte connaissance des cas cliniques à l'hôpital et en ville.

Pour en savoir plus, contactez-nous pour bénéficier d’une démo et accéder à notre simulateur de revenus.

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À propos de Rofim

Rofim est une plateforme de télémédecine qui connecte les professionnels de santé à l’hôpital et en ville, pour faciliter le diagnostic et améliorer la prise en charge des patients. Cet outil offre 4 solutions principales de diagnostic collaboratif dont : téléexpertise, téléconsultation, e-RCP et DCC.

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